Portrait du réseau #36 – Julie Duval

« Pour essayer de rendre le monde un peu meilleur et aider les autres, il faut d’abord être bien soi-même. »

Julie Duval est diplômée de Sciences Po Lyon en 2015. Intéressée par les relations internationales, elle obtient un master « Globalisation et gouvernance » offrant une analyse critique, historique et internationale des acteurs et dynamiques de la globalisation. Forte de ces connaissances, elle occupe successivement différents postes de chargée de plaidoyer au sein d’ONG, avant d’aujourd’hui devenir responsable de projet sur l’engagement citoyen.

POURQUOI AS-TU REJOINT SPAF, ET NOTAMMENT LE PROGRAMME DE MENTORAT ?

J’ai adhéré à SPAF en juin 2020 car j’ai été séduite par ce réseau de sororité. Nous manquons de réseaux féminins. Je fais partie du programme de mentorat, en tant que mentor et mentorée, pour deux principales raisons : inspirer et aider à déconstruire le syndrome de l’imposture dans une relation réciproque entre mentor et mentorée. Je suis en contact avec des femmes possédant des qualités auxquelles j’aspire et c’est très inspirant. Aider les autres à déconstruire ce syndrome de l’imposture dans des situations dans lesquelles je me reconnais moi-même m’aide à travailler sur le mien. Je n’étais pas mentorée lorsque j’étais étudiante, mais j’aurais aimé bénéficier de cette entraide.

QU’AS-TU DECOUVERT EN ARRIVANT DANS LE MONDE PROFESSIONNEL ET PARTICULIEREMENT LE MONDE DES ONG QUE TU AURAIS AIME SAVOIR ETANT ETUDIANTE ?

N’ayant pas bénéficié de l’expérience de femmes actives évoluant dans le milieu associatif, je suis entrée dans un monde professionnel trop théorique. J’aurais aimé découvrir en amont les différents métiers ainsi que les difficultés de ce milieu. Le salaire et le burn-out en sont deux importantes J’y ai été confrontée et je pense que j’aurais été plus vigilante si j’avais été avertie de ces risques. La glorification du travail excessif reste à déconstruire et le mentorat est une manière d’y parvenir.

PEUX-TU EXPLIQUER AUX ETUDIANTES EN QUOI CONSISTE LE METIER DE CHARGEE DE PLAIDOYER ?

La chargée de plaidoyer est tâchée de mettre en place un travail pour influencer les décideurs politiques, de faire pression auprès de ceux qui ont le pouvoir de faire changer les choses. Pour cela, on effectue un grand travail de recherche et de rédaction de notes de synthèse pour convaincre les décideurs que l’on rencontre, on communique également auprès du grand public. C’est un métier passionnant mais qui ne correspondait finalement pas totalement à ma personnalité.

QUE FAIS-TU AUJOURD’HUI ?

Je suis actuellement responsable de projet chez ULB Engagée, une association de l’Université Libre de Bruxelles. Je travaille sur l’engagement citoyen de la communauté étudiante et universitaire. Il s’agit de promouvoir et soutenir l’engagement citoyen, c’est-à-dire l’engagement associatif, via des bourses ou des stages pour apprendre à monter et gérer des associations. C’est un thème qui me tient à cœur, étant moi-même engagée. Participer à construire une société plus solidaire et participative est essentiel à mes yeux et grâce à ce poste, je vois des résultats concrets. Ce n’était pas forcément le cas à l’échelon européen ou international.

AU VU DE TON PARCOURS, DIRAIS-TU QUE TRAVAILLER EN ADEQUATION AVEC TES VALEURS EST OBLIGATOIRE ?

Je pense que c’est fondamental, rien que pour trouver la motivation d’aller au travail tous les matins. Même si ce travail n’est pas le plus avantageux financièrement et que les conditions de travail ne sont pas les plus évidentes, je ne regrette pas d’avoir choisi cette voie car c’est très épanouissant.

POUR FINIR, QUE DIRAIS-TU AUX ETUDIANTES QUI VOUDRAIENT TRAVAILLER DANS L’ASSOCIATIF OU LE PLAIDOYER ?

Pour essayer de rendre le monde un peu meilleur et aider les autres, il faut d’abord être bien soi-même. Il faut se laisser le temps d’apprendre à ses débuts et ne pas hésiter à demander de l’aide. Pour réussir dans le plaidoyer, il faut lutter contre ce syndrome de l’imposture car votre voix mérite d’être entendue. Aussi, si vous avez la possibilité de faire des stages, allez-y car le monde associatif reste un petit monde, les stages se connectent facilement et il faut commencer le plus tôt possible à développer son réseau.