Portrait du réseau #12 – Floriane-Marielle Job

« La pratique artistique me permet de me sentir inspirée, de m’ouvrir au monde et c’est cela que j’ai envie de transmettre dans le pilotage de politiques culturelles »

Floriane-Marielle Job est diplômée de Sciences Po Toulouse en 2015 après un master en affaires publiques. Elle est directrice d’un tiers-lieu culturel à Thionville (Moselle) et rédige des articles sur son blog « La boîte à idées du manager culturel ». Elle donne aussi des formations, à l’IEP de Strasbourg ou chez idealCO où elle est intervenue grâce au réseau SPAFet est également membre du bureau de l’association de diplômés de son IEP d’origine.

POUVEZ-VOUS ME DÉTAILLER CE QU’EST CE TIERS-LIEU CULTUREL À THIONVILLE ?

C’est un lieu de vie au cœur de la ville où chacun peut avoir accès à une offre culturelle riche : lectures publiques, expositions d’art contemporain et numérique, ateliers de familiarisation au numérique et d’inclusion numérique, ateliers d’art plastique avec l’association hébergée dans nos murs. C’est la singularité et l’intérêt du projet qui m’ont donné envie d’y travailler. 

POURQUOI VOUS ÊTES-VOUS ORIENTÉE VERS LA CULTURE ?

L’art, la créativité et la culture au sens large ont toujours nourri mon quotidien. Créer et rencontrer le beau sans se poser la question de l’utilité est, selon moi, ce qui nous rend humain. J’ai toujours eu une pratique artistique, elle me permet de me sentir inspirée, de m’ouvrir au monde et c’est cela que j’ai envie de transmettre dans le pilotage de politiques culturelles. La part grandissante de nos pratiques numériques au quotidien vient également bouleverser notre rapport à la culture, je trouve ce positionnement à la croisée des chemins entre art et technologie riche de possibles. 

QUELLE EST LA PLACE DES FEMMES DANS CE DOMAINE ? 

Les métiers de la culture sont fortement féminisés mais comme beaucoup de secteurs les postes stratégiques ne connaissent pas toujours la même parité. Être une femme jeune dans un poste de direction n’est pas un positionnement forcément évident et il faut trouver et défendre sa voix. J’ai la chance de pouvoir collaborer avec beaucoup de femmes directrices au niveau local comme national et je trouve une très grande richesse dans ces échanges. 

POUVEZ-VOUS ME PARLER DE VOTRE INTERVENTION EN JUIN CHEZ IDEALCO, UNE PLATEFORME DE FORMATIONS EN LIGNE À DESTINATION DU SECTEUR PUBLIC ?

Je suis intervenue chez idealCO autour de la conduite des politiques culturelles. J’ai pris contact avec Mathilde, trésorière de Sciences Po au Féminin et responsable du pôle experts chez idealCO, à la suite d’une publication sur le groupe d’échanges de l’association. J’ai trouvé la démarche de la structure intéressante. Je pense que la période actuelle a prouvé la nécessité de repenser nos modes de formation professionnelle et que les structures ayant intégré les pratiques numériques ont prouvé qu’elles étaient plus réactives et adaptables aux changements de contexte. 

QU’ATTENDIEZ-VOUS DU RÉSEAU SPAF ?

Il est bon de pouvoir partager et échanger sur les inégalités et les difficultés qui diffèrent selon qu’on est une femme ou un homme. J’ai rejoint le réseau surtout pour entendre toutes ces voix de femmes dans leurs différents domaines. Je ne pensais pas en bénéficier professionnellement parlant. J’ai été très agréablement surprise de voir les offres et échanges sur la page Linkedin de l’association. 

AURIEZ-VOUS DES CONSEILS POUR DES ÉTUDIANTES QUI VOUDRAIENT S’ORIENTER VERS LA CULTURE ?

La culture est un domaine très large avec différentes carrières possibles. Ce sont de beaux métiers car souvent des métiers de passion.  Cela va malheureusement souvent de pair avec des longues semaines de travail et une politique salariale moins dynamique que dans d’autres secteurs. Les risques de désillusion existent mais les formations des IEP permettent d’avoir un bagage solide sur les aspects administratifs, de communication, de gestion de projet et de liens avec l’international. Je pense que les étudiantes des IEP qui souhaitent s’orienter vers ces carrières ont toutes leurs chances.