Trouver un équilibre entre le pro et le perso
L’équilibre pro-perso est un mythe patriarcal : sous son aspect bienveillant (qui ne voudrait pas d’équilibre ?!), il enjoint en fait les femmes à tenir parfaitement tous les rôles de leur vie (fille, travailleuse, femme, mère, amante)… et les pointe du doigt quand elles faillissent.
Comme pour le self-care, une vie équilibrée est un objectif louable. Mais quand il s’agit de s’en servir pour faire culpabiliser les femmes parce qu’elles travaillent trop, qu’elles ne sont pas assez chez elles, et ou qu’elles devraient avoir davantage de temps pour faire du sport, ça revient à rendre les bains aux sels aromatisés obligatoires. Et là, on perd toute l’efficacité de la manœuvre… et toute envie de la faire !
Le mythe patriarcal de l’équilibre
Ce mythe patriarcal (et capitaliste) repose sur une vision du temps erronée (et toxique) :
Or, les lois de la physique font qu’il est tout bonnement impossible de tout faire, qui plus est parfaitement : nous sommes humaines, donc faillibles (sorry !) + le temps est matériellement une ressource limitée.
Je sais que la perfectionniste en vous panique : « comment ça, je ne peux pas TOUT faire à la perfection ?! ». Et a envie de prouver des trucs : « moi, c’est pas pareil : je vais y arriver ». Arrêtez d’essayer : vous vous épuisez. Et le monde a besoin de votre précieuse énergie pour faire la révolution.
La nécessité et l’art de faire des choix
Il est donc temps d’accepter que, si on ne peut pas tout faire, il faut alors faire des choix. Alerte perfectionniste #2 : « Je refuse de renoncer ! ». Alors, ne renoncez pas : et si faire des choix était justement une manière de gagner ?
Exemple : Athlète de haut niveau, si votre temps est limité (et donc précieux), à quoi préférez-vous l’allouer ? Finir dans le top 3 de plusieurs compétitions nationales ? Ou gagner les JO ? Pour gagner les JO, il faut accepter de renoncer aux compétitions nationales, si elles ne servent pas votre objectif final : vous entraînez pour gagner les JO. Gagner les JO, c’est renoncer à d’autres compétitions, qui vous distraient de votre véritable objectif (bien plus ambitieux et valorisant).
Mon conseil pour 2023 : prenez le temps de réfléchir et définissez vos 3 priorités pour cette année. Au-delà de 3, ce ne sont plus des priorités : c’est un catalogue.
Par exemple, si vos priorités sont (comme moi) argent, relations, santé (physique et mentale) :
Certes, il faut travailler (priorité « argent »). Mais si vous travaillez tellement que vous faites systématiquement sauter le sport et les cocktails avec les copines, alors qu’en est-il de vos priorités 2 et 3 ? Construisez votre agenda pour allouer du temps à vos priorités, en proportion de leur importance dans votre vie.
Votre esprit vous confrontera, toute l’année, à toutes les injonctions sociétales et aux doutes qu’il est construit pour faire émerger. Voilà pourquoi vos raisons (le « pourquoi » vous faites les choses) sont si importantes : quand les « choix abandonnés » surgiront pour vous faire culpabiliser, vous saurez lui répondre que les 3 priorités que vous avez choisies sont plus importantes.
Tout cela signifie qu’il faut que vous preniez le temps de vous poser et de vous poser les bonnes questions. Le début de l’année est l’occasion de faire ces exercices d’introspection pour se demander : qu’est-ce qui compte vraiment pour moi ? À partir de là, décidez comment vous vivez votre vie.
Belle année à toutes et… vivez comme vous l’entendez !
Priscillia
*Priscillia Andrieu
Coache de carrière féministe certifiée : empouvoire les femmes à saisir les opportunités qu’elles méritent.
Fondatrice de Sciences-Po au Féminin.
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